Nouvelles parutions: ERETRIA XXIV et XXV
La collection ERETRIA - Fouilles et recherches
Depuis 1964, l’École suisse d’archéologie en Grèce dégage et étudie les vestiges de l’ancienne cité d’Érétrie, dans l’île d’Eubée. La série ERETRIA, dont le premier volume a vu le jour en 1968, présente la publication finale des principales fouilles et découvertes des archéologues suisses.
Collection ERETRIAERETRIA XXIV (2020)
Guy Ackermann, La céramique d’époque hellénistique. Une chrono-typologie au service de l’histoire d’une ville grecque entre la fin du IVe et le Ier siècle av. J.-C.
Érétrie fait partie des villes les plus explorées du monde grec antique. Les fouilles qui s’y sont succédé depuis la fin du XIXe siècle ont révélé de nombreux vestiges: plusieurs sanctuaires et monuments publics, des quartiers d’habitation et un imposant mur d’enceinte. Le mobilier mis au jour comprend une abondante céramique d’époque hellénistique, qui constitue le cœur de cet ouvrage.
L’auteur a revisité les ensembles de trouvailles répartis entre la fin du IVe et le Ier siècle av. J.-C. Il propose une chrono-typologie du répertoire céramique en usage à Érétrie à cette époque. L’analyse comparée de la production locale et des importations permet une meilleure compréhension de l’économie de la cité. Le marché érétrien se caractérise à la fois par une forme d’autarcie, les ateliers locaux répondant à l’essentiel de la demande de la population, et par son insertion dans les réseaux d’échanges commerciaux. Les potiers ont en effet rapidement adopté les innovations venues d’abord d’Athènes et de la Macédoine, puis de l’Asie Mineure et de l’Orient.
Grâce à l’examen des couches de destruction, des remplissages de puits ou de fosses et de quelques trésors monétaires, l’auteur propose une nouvelle histoire de la ville et de son déclin progressif. À l’occupation dense du site jusqu’au milieu ou à la seconde moitié du IIIe siècle succède un habitat clairsemé dans un paysage urbain très ruiné, avant un retrait des habitants sur l’acropole au milieu du Ier siècle. Les quartiers d’habitation ont subi d’importantes destructions au milieu du IIIe siècle et en 86 av. J.‑C. En revanche, les sièges de 267 et de 198 av. J.‑C. n’ont pas été aussi dévastateurs que ce qui a été suggéré jusqu’ici.
2020, 2 vol. de 264 et 272 pages, en français avec des résumés en français, allemand, anglais et grec, broché, 22x30cm, nombreuses illustrations en couleur. Infolio éditions, Gollion.
ISBN 978-2-88474-413-3
ERETRIA XXV (2020)
Thierry Theurillat, Guy Ackermann, Marc Duret and Simone Zurbriggen, Les thermes du centre
Longtemps négligée, l’Érétrie d’époque impériale se révèle depuis peu grâce à la découverte de plusieurs édifices publics et quartiers commerciaux. Le dégagement des thermes du centre permet notamment de s’interroger sur la romanisation de l’agglomération et des modes de vie aux premiers siècles de notre ère. L’ouvrage présente le résultat des fouilles de l’édifice par l’École suisse d’archéologie en Grèce entre 2009 et 2014.
Construit peu après le milieu du 2e siècle apr. J.-C., ce modeste établissement thermal respecte le plan traditionnel des bains « à la romaine », avec un vestibule donnant accès à un vaste apodyterium muni de bancs et d’un sol mosaïqué, un frigidarium équipé d’une piscine d’eau froide et une série de pièces chauffées par hypocauste, tepidarium, laconicum et caldarium à deux bassins d’eau chaude. Une petite cour à péristyle attenante au vestiaire servait de lieu de délassement et de restauration. L’abandon de l’édifice balnéaire prend place peu après le milieu du 3e siècle apr. J.-C., période où la Grèce connaît des troubles généralisés, comme pourrait en témoigner un trésor de 201 antoniniens caché dans l’égout des thermes.
Situés à proximité, des fours ont servi à produire la chaux de construction pour le chantier des thermes. Convertis en dépotoir après leur mise hors service, ils ont livré un riche mobilier, sans doute lié à la fréquentation des thermes. L’instrumentum, des récipients en céramique et en verre, des lampes, des monnaies, ainsi que des vestiges de la faune et de la flore sont analysés par des spécialistes.
L’ouvrage comprend également des synthèses sur Érétrie à l’époque impériale et sur l’évolution des usages du bain en Grèce.
Avec des contributions par Rocco Tettamanti (catalogue), Benoît Dubosson (mosaïques), Laureline Pop (sculpture), Marek Palaczyk (amphores), Solange Bernstein (lampes), Brigitte Demierre Prikhodkine (fours à chaux et verre), Sofia Raszy et Benoît Pittet (petit mobilier), Marguerite Spoerri Butcher M. (monnaies), Tatiana Theodoropoulou (faune marine), Angelos Gkotsinas (faune terrestre), Evi Margaritis et Clémence Pagnoux (archéobotanique), Arnaud Coutelas (analyse des mortier), Despoina Kondopoulou, Irene Zananiri et Gwenaël Hervé (datation archéomagnetique).
2020, 2 volumes de 232 et 172 pages, en français avec des contributions en français, allemand et anglais et des résumés en français, allemand, anglais et grec, broché, 22x30cm, nombreuses illustrations en couleur. Infolio éditions, Gollion.
ISBN 978-2-88474-414-0